Le Corset invisible by Abécassis & Abécassis Eliette & Bongrand Caroline & Eliette Abécassis & Caroline Bongrand

Le Corset invisible by Abécassis & Abécassis Eliette & Bongrand Caroline & Eliette Abécassis & Caroline Bongrand

Auteur:Abécassis & Abécassis Eliette & Bongrand Caroline & Eliette Abécassis & Caroline Bongrand
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel


▪ Le burn-out maternel.

La mère est à la fois infirmière, maîtresse d’école, cuisinière, femme de ménage, mécanicienne, couturière, secrétaire, chef comptable, chauffeur, animatrice, conseillère pédagogique, psychologue. Tous ces rôles simultanés ont été évalués selon une étude anglaise, à vingt-quatre mille livres sterling par an, soit plus de quarante mille euros en valeur travail.

La psychologue Violaine Géritault, dans La Fatigue émotionnelle et physique des mères12, dresse un constat alarmant : les mères, épuisées, à bout de nerfs, souffrent de cette forme particulière de dépression qu’est le burn-out.

Le burn-out est un état d’épuisement qui a été observé d’abord dans le monde du travail, chez les infirmières, et chez tout professionnel surmené et non valorisé par son entourage dans un environnement qu’il ne contrôle pas. Il se traduit par trois phases :

– épuisement émotionnel et physique,

– dépersonnalisation ou distanciation,

– reniement des accomplissements présents, passés et futurs et baisse de la productivité.

L’infirmière donne de l’attention, de la tendresse, de la gentillesse, sans limites. On attend d’elle qu’elle soit là pour soigner, écouter, prodiguer des soins en toute circonstance. Pourtant elle obtient peu de reconnaissance en retour. On a observé qu’au bout de plusieurs années de travail, les infirmières sont vidées de leur énergie. Et cependant elles continuent de travailler, avant de traverser la phase où elles se désinvestissent émotionnellement de leur travail pour passer au troisième stade de burn-out où elles finiront par ne plus faire que le strict minimum, de façon froide et automatique.

Le modèle du burn-out appliqué à l’expérience de la mère est révélateur. Malgré les joies immenses que procure le métier de mère, c’est un travail ingrat, prenant et imprévisible. « En effet, dit Violaine Guéritault, quel être humain sensé accepterait un labeur qui requiert sa présence vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cent soixante-cinq jours par an, dans des conditions de stress important, où l’imprévisibilité des événements est constante, où la sensation de contrôle, le soutien psychologique, émotionnel et matériel et la reconnaissance d’autrui sont rares ? »

Le stress de la mère au foyer est généralement d’intensité moyenne. S’il était vécu de façon ponctuelle, il ne produirait aucun effet néfaste. Le problème, c’est que ce « stress d’intensité moyenne » est à répétition, voire permanent. Le fait qu’il ne soit pas causé par quelque chose de spectaculaire le rend difficilement compréhensible ou même palpable par les autres, que ce soit le mari ou l’entourage immédiat.

La surcharge de travail caractérise la mère qui doit être vigilante vingt-quatre heures sur vingt-quatre, quelles que soient les circonstances. L’absence de contrôle et l’imprévisibilité de l’environnement sont aussi des caractéristiques de sa vie. L’absence de récompense ou de reconnaissance est frappante. Demandez à une femme la dernière fois où son mari ou quelqu’un de son entourage lui a dit : tu es une maman formidable. Quand reçoit-elle la moindre reconnaissance ?

Personne ne se rend compte de ce qu’est la réalité quotidienne d’une mère. Les grands-parents ont oublié ce que c’était. Le mari ne se retrouve presque jamais seul avec ses enfants pendant un jour entier à la maison.



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